Francis R. pose doucement sa dynamite. Il sait que son maniement est particulièrement périlleux. C’est qu’il est dangereux d’avoir des idées, de mettre en cause la manipulation d’objets quotidiens, somme toute anodins, dans un souci d’affirmation définitive de son statut d’artiste. Les démonstrations de signification, de signalisation d’un monde qui se met en péril constant, encouragent la révélation de la brièveté de notre futur. Tout ça avec des objets dits de consommation courante, de l’anéantissement à petit prix en quelque sorte, achetés au bazar du coin de la rue…
Il me plait de penser que l’on peut trouver l’harmonie dans la menace et vice-versa.
Bernard Plasse (Galerie du tableau) 2007
La plupart de ces expositions ont été réalisés en grandes partie dans des galeries associatives ou des lieux non dédiés à l’art contemporain comme d’anciennes usines, magasins ou autres, avec des travaux in situ et éphémères, un choix artistique où étaient privilégiés l’aventure et les rapports humains, en particulier avec Bernard Plasse pour une partie de ce parcours…
EXPOSITIONS INDIVIDUELLES
2008 Galerie du Tableau, Marseille
Théâtre de la Minoterie, marseille
2007 Cul De Sac, Marseille
2002 Galerie Justine Lacroix, Marseille
2001 Galerie du Tableau, Entrepôt n°3, Thessalonique (Grèce)
2000 RLBQ, Marseille
1997 Galerie du Tableau, West Chelsea Art Building, New-York
1996 Tohu Bohu, Marseille
Galerie du Tableau, Marseille
1994 Galerie Jean-François Meyer, Marseille
1993 Galerie du Radeau, Marseille
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2003 Atoma, As. Diem Perdidi, Ecole de Luminy Marseille, Tohu-bohu, Marseille
2001 Atoma, Entrepôt n°3, Diem Perdidi, Thessalonique (Grèce)
2000 Gimle, Copenhague (Danemark)- Kunstens Hus, Copenhague (Danemark)
1999 Institut Français, Copenhague (Danemark)- Galerie Project Copenhague (Danemark)
1997 Gadget SMP, Marseille- Tohu-bohu, Marseille
Rue d’Alger, Marseille
Galerie l’Apocope, Marseille
1996 9 de Marseille Espace Myris, Toulouse
Cargo, Marseille
41ème Salon d’Art Contemporain, Montrouge
Rue de Lyon, Marseille
9 de Marseille, Galerie du Ministère de la Culture, Luxembourg
1995 Roulette, Marseille
Galerie Jean-François Meyer, Marseille
Galerie de Tableau, Marseille
1994 Galerie Marchande, galerie du tableau, Anvers (Belgique)
1992 Avanti Rapido, Marseille
Salle de l’Aigalier, Martigues
Chapelle St Sulpice, Istres
Fort l’Ecluse, Bellegard
1991 Grand Domaine, Marseille
1990 V.V.K. Hanovre (Allemagne)
Usine Katertone, Blagnac
Centre Culturel Etudiant, Belgrade (Serbie)
1989 Abattoirs 89 Festival d’Art de groupes, Marseille
1988 Fin de chantier, Marseille
1987 Galerie Alpha 39, Marseille
ÉDITIONS, CATALOGUES COLLECTIFS
2005 16m2 de Jean-Pierre Ostende, Editions Diem Perdidi Marseille
2003 “Atoma-Individus” Catalogue de l’exposition à Thessalonique et Marseille
Participation à la revu TROU N° 25 carte blanche à Tohu Bohu
2000 La galerie de l’an 2000, édition Diem Perdidi
1999 CD rom Ass. Tohu Bohu
1996 Catalogue du 41éme Salon d’Art Contemporain de Montrouge
1989 Catalogue du 1er Festival d’Art de groupe, Anciens abatoirs de Marseille
Un sentiment d’adaptation et de guérilla
Cela ressemble à des attitudes de guérilla. Tout est léger, transportable, maniable,
peut se ranger un carton, se plier, se démonter et tenir dans le coffre d’une voiture ou d’un astronef comme s’il devait pouvoir partir tout de suite et ne jamais revenir. Jamais. Par exemple, vous pourriez trouver des ampoules, de la graisse, des néons et voilà.
Du léger, du transportable. Il travaille quand il peut, dès qu’il peut, où il peut, en mar- chant, à penser, combiner, mettre en relation des choses. Il est souple, adapté. Il réalise son travaille quand il expose, pas avant. La seule chose qu’il stocke: des projets.
Ces projets concistent à installer des objets. La plupart des objets qu’il utilise sont des objets récupérés. Il récupère des objets. Il regarde les objets partout mais surtout dans la rue et les imagine dans des situations différentes, en combinaison avec d’autres objets. Il préfère que les objets aient vécu, qu’ils aient déjà une histoire. Il leur donne une deuxième chance, les fait revivre. Il évite ce qui attire l’attention, l’anonyme ne lui déplait pas. Monsieur R. aime bien l’anonymat. L’anonyme et le discret. Les modèles de monsieur R sont en plein air, dans la rue, des objets jetés, des bouts de murs, des mor- ceaux de poussette, de la ferraille, une gouttière, une station service, des choses plutôt abîmées, qui ont vécues, pris des coup, vivre c’est prendre des coups. Il préfère les choses minuscules, peu voyante, travaille dans la discrétion, l’objet commun, la vieille cafetière orpheline, ce qui est sobre, presque déglingué, détruit, l’usine à la retraite. Il a un goût certain pour la rouille, le passé, ce qui est perdu, abandonné, détaché, blade runner, mad max….
Jean-pierre Ostende 2003